dimanche 4 décembre 2011

Trail Impec, spécialité créole

Fraîchement débarqué en Guadeloupe j'enfile déjà ma tenue de Jedi du trail. Prêt à en découdre avec un parcours annoncé humide et tortueux à travers la région des Grands Fonds, il pleut un peu depuis plusieurs jours, ici un peu c'est beaucoup chez nous. La Guadeloupe authentique certains diront.

Quand je pointe mon museau de métro il y a 150 coureurs inscrits, il fait déjà 28°C et j'ai vidé ma gourde. J'arrive en touriste, je n'ai plus d'eau, pas de barre et je suis chaussé en pneus slicks. J'arrive tout de même à taxer un sachet de Pépito local.

Ah oui j'oubliais, avant le départ au détour d'une conversation mes grandes oreilles à l'affût captèrent :

 "Les gars j'ai fait la reco cette semaine, z'allez voir ça court pas , faut traverser des rizières , en plus c'est plein d'herbes, z'allez voir c'est mortel!" 

Des rizières et puis quoi encore on n'est pas en Chine ici, le gars il hallucine, me dis-je vilement.

8h00 départ, je suis déjà trempé par la moiteur matinale. Mon sac trop léger me fait alors craindre le pire.

Départ, la surprise
5 min de course on y est , végétation dense, des racines à profusion, de la boue partout et je vous le donne Émile, les fameuses "rizières".  Donc par "rizières" il fallait entendre des champs gorgés d'eau entrecoupés de ravines avec plus d'1m de flotte.

Je passe la première ravine façon plat ventre, tranquille avec style. La deuxième façon Canadair, écopage avec les naseaux et la bouche, top classe.

Comme ça pendant 15km, avec en plus des passages de barbelés, des descentes accroché aux arbres, des montées à la force des bras, et des toboggans d'argile alternant avec ceux en herbes.

Je ne vous cache pas que la course de touriste est vite oubliée et je me prends vite au jeu.

Au bout d'une heure et demi le climat tropical et les dévers déraisonnables ont raison de mon petit corps et de mes Pépitos qui ne sont plus que bouillies. Ma gourde reste vide.

Début fringant
Ça court !
Mes nombreuses et joyeuses zippettes me garantissent de garder quelques souvenirs pour le reste des vacances. Je ralentis, mes appuis sont approximatifs, je suis seul, je m'égare, coup de bambou.

Hé hop un groupe me double, je recolle tel une sangsue, il reste 2km et les derniers plongeons dans les ravines me redonnent la fougue du cabris. Tirage de bourre en bonne et du forme pour grappiller quelques places. Je récupère mon tee-shirt et je remplis enfin ma gourde.
ravinounette

Grosse éclate, je me suis rarement autant amusé sur un trail, d'ailleurs ça ressemblait plus à un parcours aventure. Un délice créole, c'est la première fois que je bois la tasse sur un trail. Les vacances commencent bien.


Mes photos prises prés de l'arrivée ici.