jeudi 9 juillet 2009

UltraChampsaur, oui, non, oui, non, oui!



Ce weekend, je ne suis pas très motivé pour courir, grosse flemme. Du coup pourquoi ne pas aller faire une petite course dans le coin, ça me fera un peu de km. J’avais repéré l’UltraChampsaur il y a quelques temps, je jette un œil sur le site, ça a l’air pas mal, 65km, pour 3300, plutôt roulant à priori. Je tergiverse pas mal. Finalement, j’y vais, c’est par forcement le plus raisonnable, mais j’ai en envie de me faire plaisir.
Dimanche réveil difficile à 3h30, j’suis cloué au lit, je me botte le derrière, je fais chauffer KiTT et 1h30 plus tard j’arrive à Orcières. Je ne sais pas où est le rendez-vous, je cherche de la lumière, finalement je trouve l’office tourisme, du café, des jus de fruit, un accueil sympa, ca fait plaisir. Je retire mon dossard, au même moment je croise Sam Bonaudo qui s’inscrits, cool ca va jouer devant ! Les coureurs arrivent au fur et à mesure, il y a un peu plus de monde que prévu, une petite cinquantaine. Je retrouve Fabien et Jean François de l’ALE et les deux phénomènes Cyril et Pascal du Caf Isère, toujours aussi enthousiastes.

A 6h, après un rapide briefing le départ est donné. Pas le temps de papoter, Sam prend les commandes, ça part fort. Je décide de suivre, derrière un groupe de 6 coureurs s’accroche. Ça grimpe tout de suite, Sam trottine, moi je marche déjà. Derrière ça suit à distance. Mais après 20 minutes, ça commence déjà à décrocher derrière.

http://www.son-art.info/trail

Dans la montée du Drouvet je me paye le luxe de mener le train devant Sam. Au sommet je me jette un petit gel, j’ai de bonnes sensations, Les jambes répondent bien. On attaque la descente pleine bourre. Sam court à bon rythme, bien régulier ce qui me convient bien. J’ai juste à suivre. Dans la descente, Sam lâche les chevaux, le sentier est très courant, tout en relance, il fait plaisir à voir, derrière j’ai l’impression d’être un gros sanglier. Mais je m’en fous, je me fais bien plaisir, on descend assez vite. Seul je ne serais surement pas descendu aussi rapidement.


En bas de la descente, second ravito, j’ai à peine le temps de me faire servir un Coca, que Sam est déjà reparti. La suite, une portion de plat, la plus dure pour moi, j’essaye de garder Sam en visu, histoire de profiter encore quelques minutes de la locomotive Bonaudo.

A Pont du Fossé, ça fait presque 3h que je cours, je me sens bien, derrière personne à l’horizon, devant aussi, Sam a déjà 5min d’avance, il a dû enlever le frein à main, je sais à ce moment là que je ne le reverrai plus. Le départ du MinChaupsaur est donné pendant que je me ravitaille. Je prends un peu plus de temps, je rempli mon Camel et mange de la banane. Je repars, il y a plus de monde. Je remonte des concurrents, je croise Marie-Hélène et Soledad de l’ALE, elles grimpent bien les filles, j’ai du mal à les doubler ! Faut dire, que je commence à accuser le coup, sur la piste je n’arrive pas à relancer. Ensuite commence la monté vers la Moure du Piurc, sur un superbe single en forêt, je me cale derrière un petit de groupe de jeune qui avance à bon rythme. Mais je n’ai pas la grande forme, je ralenti et j’essaye de récupérer. Finalement je commence à retrouver un peu de jus, je les double et poursuis seul. Au sommet la vue est carrément splendide, ça envoie. Le début de la descente présente quelques passages techniques bien sympas, ensuite c’est une bonne piste roulante.


La descente est entrecoupée d’une bonne traversée montante jusqu’à Chau Belle, j’avais oubliée ? Moralement, le moment le plus dur de ma course, j’alterne marche et course. Je rattrape toujours des concurrents, ça me rassure, je ne suis pas trop à la ramasse. Dans la descente sur Roanne, j’ai mon gros orteil gauche qui me fait souffrir, je me suis coller un bon coup de bâtons dessus dans la montée précédente.

Rouanne je refais le plein, je me verse quelques verres d’eau sur la tête. Il reste 800m de D+, je me sens bien, et je suis bien motivé, je me dis qu’il n’y a plus qu’a gérer à présent. Depuis le début je suis assez régulier, je ne monte entre 700 et 900m/h. Au milieu de la montée, je me verse un verre d’eau sur la tête…raté c’était du sirop, 5 autres verres pour diluer tout ca, quel boulet ! Je chipe une banane que je mange en marchant. La montée est très chouette, y’a pas vraiment de sentier, pour rejoindre la Plaine, ca monte raide ca me convient bien, je retrouve un peu de rythme, j’arrive à accélérer. Enfin j’aperçois le mur final du Piolit, c’est grande classe. Dans la montée, un concurrent m’interpelle, ‘’Mais c’est Trail et Cacahuètes !’’. Ca me fait sourire, on échange quelques mots, il s’agit de l’AmiRicoré. On s’encourage et je poursuis jusqu’au sommet. J’avale les 150 derniers mètres à plus de 900 m/h, ca fait plaisir : ). Au sommet je souffle 2 min, et profite une derrière fois du panorama.

Je bascule vers la dernière descente, ça court et ça court encore, je me force à allonger le pas. En contrebas, la piste et le dernier ravito, il reste 7 km, la piste descend bien. Puis c’est le coup de massue, 1 km de bitume en montée, plein cagnards. Il faudrait courir mais là j’ai plus le goût, je me retourne. Personne derrière, j'suis sûr de garder ma seconde place, je lâche l’affaire, je marche. Au col y’a plus qu’à dérouler, plus de motivation, je me laisse gentiment descendre jusqu’à l’arrivée.

J’entends enfin le speaker, je traverse le parc où se tient l’aire l’arrivée, Sam est là, il m’encourage, je passe l’arche, j’ai chaud et soif. Je raconte un peu ma course au micro, puis je me jette sur une bière bien fraiche. Elle me met sur orbite direct, il me faudra une bonne heure, une douche et un massage pour récupérer et pourvoir en reprendre une deuxième.
Ensuite podium, l’ALE reçoit pour le coup le trophé du club le plus représenté.

Un bel ultra typé montagne, mais pas extrême. Bien équilibré en distance et dénivelé (65km , 3500m D+), il permet d’aborder la longue distance sur un parcours magnifique et sur de bons sentiers assez roulants, agrémenté de quelques passages techniques ludiques.
En plus l’organisation est vraiment impeccable, simple et conviviale. Le balisage est béton, et le nombre de bénévole est impressionnant, y’a du monde partout! Seul petit bémol, le repas d’arrivée, pas top, mais où sont les tommes, tourtons, oreilles d’ânes et autres ravioles ? Un Trail à faire !



Résumé de la course :
http://www.son-art.info/trail/Resultats-de-l-ultra-et-mini-Champsaur-2009_a12.html

Photos de la course:
http://picasaweb.google.fr/Pascal.Falchi/Ultrachampsaur?feat=directlink