lundi 16 septembre 2013

Merci Toto



Big up à Toto pour ses good wibes, je te kiffe mon gros lapin.


Toto en Jacques Mayol

Toto King du back-flip

samedi 7 septembre 2013

L'ÉchappéeBelle : l'Ultra Version Hardcore

Belledonne est mon eldorado, j'ai un rapport privilégié avec cette montagne, j’en suis épris. Cette première édition, je la désirais. Elle a comblé mes espérances.

Au départ les cadors, les fous, les ignorants et les imprudents dévorent la pente. Avec sang-froid, aux sensations et un œil sur le cardio, je progresse discrètement. Les douces relances reposent nos palpitants surexcités.
(crédit photo : Olive)
(crédit photo : Olive)
A l'Arselle premières bananes, je présume pointer dans les 40. J'essaie de rester au contact de Robin Grison, il est cool Robin, dommage j’aurais aimé partager plus de route avec lui.

Je repars prudemment de la Pra 27ème, mes mollets se boucanent. Les deux verrous avalés, je cours le long des lacs des Doménons pour la gloire. Le grand névé qui n'est que caillou, voit se croiser les spectaculaires chamois de têtes et les gens ordinaires.

La descente de la Croix est jubilatoire, survolté ma bienveillante sagesse ultratrailistique circoncit mon enthousiasme exagéré. Je croise les copains dans leur ascension, on y est, la course commence.

Je remonte promptement au Col de Freydane, motivé par l’offrande Belledonnienne qui se rapproche.
Au plus droit dans les pierriers, je dévale salement, cherchant les meilleures trajectoires. Les pierres les plus fines garantissent une meilleure glisse. Je double sans crier gare les quelques coureurs qui semblent pétrifiés dans l’hostile caillasse.

A Jean Collet il n'y a pas de bananes, je fuis vers le Col de la Mine de Fer. La brèche de Roche Fendue si proche pourtant, exige que je m'emploie ardemment pour la rejoindre.

Au Pas de la Coche, brille au loin le Col de la Vache, certainement le passage le plus grandiose de cette belle Échappée. Je me fais croquer par deux coureurs. Je couine quand la pente se redresse, je jette mes derniers chomps (bonbons GU) dans le moteur. Les derniers mètres du Col de la Vache, me font plier sur mes bâtons. Au col j’ai une dalle de loup. Je déboule aux lacs des 7 Laux après une descente minable.
A partir du barrage, mes muscles essoufflés ne contrôlent plus mon petit corps sur les savonnettes, marches fuyantes et autres joyeusetés de cette descente intraitable. Sur le chemin de grande randonnée je peux enfin rouler sereinement sur les racines et la terre meuble.

(crédit photo : Benoit Lamouche - danslpentu.com)

A Fond de France, je retrouve avec surprise et émotion ma sœur, mon beau frère et mon petit neveu venus m'encourager. Sont aussi là Seb Sxay et JP qui m'assistent efficacement.

(crédit photo : MySister)
(crédit photo : MySister)
Je finis d’engloutir une assiette de pâtes et de la soupe avant de repartir vers la Valloire, avec le fringant Florent Sourbier. Vers le lac Léat le coucher de soleil nous offre un dernier spectacle de couleurs avant la descente dans la pénombre sylvestre.
A Gleyzin, je m'impose un arrêt pour me restaurer. Olive et son gros appareil sont là, je fanfaronne ça me détend. On repart avec Florent, je rote ma soupe.

(crédit photo : Olive)

Une fois chaudes, mes jambes réclament leur labeur. Florent décroche, il abandonnera au Super Collet, dommage. J’atteins le refuge de l’Oule en moins d’une heure. Il m'en faut encore une de plus pour passer le crux de la course, le Col du Morétan.

La descente propose un éventail des passages les plus techniques, un névé salvateur à condition d’aimer glisser, une moraine revêche, et un dédale de blocs barbares. Je descends comme une luge la moraine et misère comme une loutre dans les blocs. Au ravito de la cabane de Périoule, café chaud et soupe chinoise réconfortent mon estomac mal mené par l’ascension du col.

Aux pieds de la montée infernale de la Pierre de Carre, une muraille de 1000m, j'essaie d'avaler une barre et des chomps, échec. Je lambine à moins de 600m/h de moyenne.

Au Super Collet, je pointe 8ème, j'essaie de m'alimenter mais rapidement je suis pris de frissons, les bénévoles me couvrent et m'encouragent à me réchauffer prés du feu. J'y reste 30 minutes et avale 4 soupes. Puis je me traine jusqu’à un lit de camp où les minutes défilent. Je suis dans un espace temporel parallèle, dur de revenir du bon coté.

Au bout d'une heure quand François Nicot débarque c’est le déclic, je décide de repartir avec lui et son compagnon helvète. Surprise mes cannes répondent. Je jubile. A ce moment là je dois être 20ème. Je décide d'appuyer et de revenir sur les coureurs qui m'ont dépassé pendant ma sieste.

Je rattrape d'abord Lionel Bouzon de la meute du BGSA, qui n’a pas l’air de trop se fouler. On discute un moment mais il m'encourage à déguerpir. Je fais une belle montée aux Férices. Le jour se lève doucement, la lumière matinale réchauffe les sommets alentours.

A Val Pelouse, ma 12ème place et mes sensations m’encouragent à poursuivre sur cette voie.
Le terrain est désormais bien plus roulant, les grosses acensions sont derrières nous. Mention spéciale pour la montée au dessus de Val pelouse qui suit un super single sur les crêtes, j'ai adoré. Je rattrape Sandrine et Denis dans la moraine du Gargoton. Ils sont frais comme des gardons, Sandrine fait une course de folie. Elle me demande s’il y a des filles derrière, je pouffe.

Je les laisse et file vers le col de Perche. À l’approche du col, j’ai la boule dans la gorge et les yeux mouillés. Ce col c’est le bonheur, c'est pari gagné. Je suis sur des rails, je me délecte du sentier vers le grand Chat. Je fonce vers le col du Champet. Au col du Grand Cucheron, je valide ma mission en passant en 7ème position.

Il reste encore à enchaîner les 2 milles bosses des crêtes des Hurtières, puis à avaler les interminables kilomètres de pistes et de bitumes jusqu'à l'arrivée. Je ne vais pas m'étendre sur ce final, qui n'est pas à la hauteur du reste. Autant dire qu'à ce moment là ma motivation est en berne, j’alterne marche et course de canard, je perds pas mal de temps. Mais l'écart creusé m’offre une fin sans pression.


J'arrive fier et ému à Aiguebelle, au bout de ce superbe voyage transbelledonnien de plus de 34h de plaisir.

(crédit photo : MySister)
(crédit photo : MySister)
(crédit photo : MySister)