En ce matin d'élection royale, je sors du bar du village, la fumée de Gauloise et l'odeur de vin blanc encore collées au teeshirt. Là, je croise JujuTrail une énergie indescriptible se dégage de lui (je reviendrai sur son cas dans le prochain billet). Je panique et décampe nerveusement vers ma chambre d’hôtel faire mon affaire.
La rencontre : moi et le maître du Mont Thou Xpress (18min!) |
Une grosse soixantaine de coureurs au départ, le tarif habituel, ambiance détendue, style sortie familiale.
Les premiers kilomètres sont avalés modestement, je galère malgré l'allure faible. Je ralenti et garde mon rythme. Je régurgite en cadence mes pains au chocolat du matin.
Départ détendu du manchon. |
Après deux années à me prendre pour "L'aigle de Tolède", j'applique aujourd'hui mes vieilles recettes, partir doucement, en garder sous le pied, assurer sur le plat, rien lâcher en montée, tout donner dans les descentes où j’essaye de semer mes poursuivants.
La première heure je reste à distance du groupe Dawa. Au profit d'une erreur d'itinéraire je recolle le groupe qui aussi rapidement disparait. Dans la première montée franche quelques jeunes loups tirent déjà la langue. Première grosse descente, je déboite, on y voit déjà plus clair.
Devant reste Juju, Teddy, Lionel, Anthony et Dawa. Je reviens sur Teddy "le Footballeur" rapport à ses cuisses surdimensionnées, on ne se quittera pas jusqu’à l'arrivée.
Dans une montée on retrouve Lionel qui s'est boité sur les dalles ultra glissantes du Saut du Bezan. Ses muscles traumatisés resteront en stress. Néanmoins, il se battra fièrement jusqu'au bout. Au profit d'une descente je quitte mes amis.
L'objectif désormais est de rencontrer Jujutrail. Quelques minutes plus tard Juju est enfin en vue. Je passe en mode Tortue Géniale et déboule sur ses chaussures en bas du ravin.
J'avais misé un paquet de pesos sur sa ganache, j'espère qu'il ne flanchera pas. Je l'encourage. On fait un bout de route ensemble. Rassurant, il semble en avoir sous le pied, on reste en contact et on s'encourage.
Nous attaquons une belle descente, dans la remontée qui suit, il ralentit et s'éloigne. Dommage je nous imaginais déjà "les deux Anges du Mont Thou Xpress" gravir la boite à Tiranges.
Triste, je poursuis seul mon aventure. Lors d'une longue remontée, je prends du rab. 5min plus tard je retrouve le balisage et Teddy. On se tire la bourre dans des traversées improbables, c'est sur le poulet se jouera entre lui et moi. J'élabore mon plan, contrôler et attaquer dans les descentes pour l'obliger à recoller sur le plat. Il reste 10km, dans la première descente j'attaque et prends quelques mètres décisifs.
Teddy semble marquer le pas, j'attaque la dernière descente tel Steven Seagal le couteau entre les dents, mais deux crampes aux adducteurs mes fixent dans les genêts les deux pattes en l'air. Je remonte au village de Chalencon en mode survie et essaye de me refaire la couenne histoire de pourvoir parer un retour de Teddy "le Footballeur".
Les crampes ne sont pas loin |
L'arrivée |
Remise des Poulets |
On peut dire que ce Tiranges 2.0 a atteint la perfection, le zéro défaut, l’équilibre parfait entre distance, dénivelé et sanglionnage. Le genre de parcours aussitôt fini, tu as déjà envie d'y retourner. C'est beau, pittoresque et truculent. Encore une fois le balisage de mutant nous a permis de parcourir sereinement ces sentes magnifiques. Une course à redécouvrir chaque année.
Le poulet décédé : 2.4kg! |
Résultats : ici
Compte rendu de Juju
Compte rendu de Matthieu