Corte, samedi 3 juillet, 4h30 il fait déjà bien chaud, 15min d'échauffement pour rejoindre la ligne d'arrivée depuis le camping. Là-bas, je retrouve Jean-Christophe et les autres copains. Je pointe, direction l'arche de départ, la musique à donf dans la rue, ce sont les voisins qui doivent être contents ! Ça attaque par les escaliers de Corte. Puis rapidement la montée vers l'Arche de Scandulaghu, devant Dawa et Guillaume ont déjà mis les voiles. Tout le long de cette montée je garde prudemment mon rythme, un petit 1000m/h. Le jour se lève, les couleurs sont superbes.
J'arrive au sommet, je n’ai pas vu l'Arche, dommage.
Je suis rassuré, les sensations sont bonnes, mon entrainement spécial Pietras, Plages et Saucissons n'a pas fait trop de dégâts. Je reste à distance derrière un groupe de coureurs locaux je dois être dans les 10. Le single alterne les montées et les descentes.
Nous sommes trois à attaquer la descente vers la bergerie Conia, on rate le chemin de descente et on enquille sur la piste. Pas de pot je suis avec deux corses qui ne connaissent pas le parcours !
Nous sommes obligés de ''sanglioter'' pour récupérer le bon chemin. Il reste ensuite 5 km de piste vite à avaler avant la première vraie descente pour rejoindre la Refuge de la Sega .
Du refuge jusqu'au Lac de Ninu c'est la partie la plus exigeante, une succession de montées et de relances jonchées de cailloux, de dalles et de bruyères qui vous chopent les godasses à la moindre occase ! Sales bêtes ! Je laisse des cartouches dans cette section. Enfin le Lac de Ninu, superbe, arrêt express, j'ai les pieds trempés après avoir pataugé dans les pozzines. Je suis toujours bien en canne, par contre je commence à souffler comme un bœuf. Le sentier est toujours très exigeant.
Arrivée au refuge de Manganu, petit ravito, avant t'attaquer la grosse difficulté mais aussi le plus beau passage, la brèche de Capitellu. Nous suivons toujours le Gr20, qui là devient carrément technique, obligé de mettre les mains dans certains passages.
Je sens le coup de Calgon se profiler, j'avance plus un Cachou 600m/h au taquet, les crampes pointent leur nez, d'abords le quadri droit puis le gauche, je gère. Puis pour m'achever les adducteurs, là je gère plus rien, ouille ca pique. Heureusement les crampes passent rapidement. Je poursuis, et je m'accroche à Christophe, un gaillard bien sympa qui me raconte ces exploits VTT dans le secteur et me décrit les plantes locales. Nous prenons pieds sur le névé final, l'hélico tourne au dessus de nous, je fais mon intéressant pour être dans la boite (hé ! hé ! ça a marché !), on passe la brèche, magnifique.
Ensuite c'est The Descente, la plus technique que je connaisse sur une course, dalle, pierriers, câbles, névé, tout y passe ! Je me fais plaisir, un peu trop dans mon élan je descends dans un ravin, (je suis sur que ca passait pourtant) obligé de remonter chercher le bon sentier. Je suis à bout de souffle après 5m de dénivelé, première alerte.
Passé le lac de Melo, on enquille dans un méga éboulis de la mort ! Je commence à ventiler sévère. Je n'ai plus de watt. J'arrive carbonisé aux bergeries de Grotelle, je ne peux rien avaler. Je me repose au moins 10min avant de repartir.
Descente de la Brèche (©restonicatrail) |
Lac de Capitellu (©restonicatrail) |
Passé le lac de Melo, on enquille dans un méga éboulis de la mort ! Je commence à ventiler sévère. Je n'ai plus de watt. J'arrive carbonisé aux bergeries de Grotelle, je ne peux rien avaler. Je me repose au moins 10min avant de repartir.
Frais comme un gardon |
Bergeries de Grotelle |
Heureusement ma doudou est là pour me réconforter.
Ce n'est pas la grande forme, j'arrive juste à trottiner sur le plat et la descente, et encore quand ce n'est pas piégeux (c'est à dire pas souvent !)
La traversée vers chez César me paraît interminable. Jean Louis Benedetti me rattrape nous discutons et partageons notre désespoir à chaque petite remontée.
Chez César |
Au col, j'en profite pour trottiner et rejoindre le ravito de la bergerie d'Azo. Là encore, je me pose un bon moment, accompagné des musiciens du groupe Diana di l'alba qui mettent l'ambiance. Je repars vers la Tavignanu, début correct, normal, ça descend, puis dés le premier coup de cul (20-50m D+), je rame comme un malade.
Une fois entrée dans les gorges de la Tavignanu, c'est pire, la chaleur est accablante. Je suis cramé et obligé de m'arrêter toutes les 5 minutes pour reprendre mon souffle, sans succès. Juste avant d'entrer dans Corte, je me fais doubler par la fusée Sandra Martin !
Je traverse les ruelles de Corte sous les applaudissements des badauds, bonne ambiance encore ! J'en termine avec cette balade en 11h12, 12ème, vite une Pietra !
Je récupère un sac finisher bien garni, avec en autre un couteau Corse et une Pietra. Je rejoins Guillaume Millet et les premiers finishers au bar. (Dawa et Guillaume Lenormand ont explosé le record en 8:44 sacré perf !). 10min sont passées depuis mon arrivée et Guitoune le flamby est en train se liquéfier. Je ne sens pas le truc, je rejoins la tente des secours pour me poser un peu. Je suis en hyperventilation, je n'arrive toujours pas à récupérer mon souffle.
Avec l'aide de l'infirmière, il me faudra une 1 heure pour être sur pieds. Le Doc de course vient me visiter. Je lui fais le topo des symptômes, hyperventilation, sifflements et compagnie :
Le Doc : « Mais elle est où votre Ventoline ? »
Moi : « Quelle Ventoline ? »
Doc : « Parce que là vous faite de l'asthme de l'effort »
Moi : « A bon c'est nouveau ca vient de sortir?»
Cool, je ne repartirai pas bredouille, j'ai gagné de l'asthme youpi !
Sur mon brancard, je vois défiler les coureurs, Nico termine en 11h47, 18ème. Martine sur le Tavignanu se classe 2ème. Jean Christophe améliore son temps de l'année dernière, sans forcer, 19ème.
Superbe course, surement l'une des plus belles sur ce format, très exigeante, mais magnifique. L'organisation est impeccable, le balisage aussi. Ambiance conviviale sur les ravitos, avec des bénévoles efficaces et sympas. Si je devais mettre une note ce serait 20/20 rien que pour le parcours et la(les) Pietra à l’arrivée !
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